"L'étoile de Nathan" de Sophie Séronie-Vivien
Roman jeunesse dont le jeune héros Antoine apprend qu'il a une leucémie. On suit sa vie de famille, sa vie avec ses amis et surtout ce qui concerne la maladie et les soins.
En parallèle du quotidien d'Antoine, on découvre avec lui ses rêves. Des rêves très "réels" auxquels il assiste tel un spectateur, en compagnie d'un guide plus ou moins extraterrestre. Dans un monde "fantaisy", un jeune prince, Nathan, sorte d'alter ego d'Antoine, subit une guerre qui peut le détruire ainsi que son étoile.
L'intérêt de ce roman réside dans le fait que les rêves d'Antoine lui permettent de comprendre et d'accepter sa maladie et les soins qu'il reçoit.
J'ai reçu ce roman par l'intermédiaire des Agents Littéraires qui font la promotion des livres ayant moins de visibilité. C'est un livre "édité" à compte d'auteur. Ce qui veut dire qu'il n'est sans doute pas passé entre les mains d'un éditeur. Or, l'éditeur a bien un rôle : celui de conseiller et d'apporter des modifications avant l'impression. Même si c'est l'auteur qui m'a envoyé son livre, je vais me permettre de faire des remarques de lectrice sur ce qui m'a gênée dans ma lecture. Des choses qu'il me semble qu'un éditeur n'aurait pas laissé "passer".
Sur la forme, il y a une multitude d'astérisques pour expliquer des mots de vocabulaire. Si cela se conçoit pour des termes médicaux, je ne vois pas l'intérêt de "traduire" certains mots de la langue française choisis par l'auteur : à mon avis, soit on choisit directement des termes plus simples, soit on prend le parti de garder un vocabulaire plus soutenu. D'autant que les choix ne sont pas toujours évidents : pourquoi traduire "améthyste" et pas "ambre" dans la même page? Et pourquoi expliquer le mot "CPE" à des collégiens ou leurs parents qui savent très bien ce que c'est!
D'autre part, j'ai trouvé que le langage employé par les jeunes de 13 ans n'était pas adapté. Je comprends que la narration puisse être plus soutenue mais à mon avis, si un roman s'adresse à des adolescents, il faut qu'ils puissent s'identifier dans les dialogues qui doivent être plus proches de la réalité. J'avoue que j'ai même ri quand Camille 13 ans parle à Antoine, page 175 : "Ton amour est mon seul réconfort, lui seul parvient à soulager le désespoir qui parfois me submerge. Je te promets de gérer la situation..."
Enfin, un autre détails qui sonnait faux : la lettre de Camille qui s'excuse de toutes ses fautes d'ortographe qui sont en réalité à peine perceptibles... Fréquentant beaucoup d'adolescents, je peux vous dire qu'ils sont capables de plus de "fantaisies orthographiques" sans même se forcer!
Sur le fond, je dirai aussi que l'auteur a parfois voulu être trop exacte dans les parallèles entre le monde du rêve et le monde médical (peut-être une déformation professionnelle, l'auteur étant pharmacienne spécialiste du cancer), mais cela alourdi parfois le récit.
Bref, je dirai que ce roman a du potentiel mais qu'il n'est pas tout à fait abouti. Je vais le proposer aux élèves du club lecture pour avoir un avis du lectorat "cible"... Ils seront peut-être moins gênés que moi!
Merci malgré tout à Sophie Séronie-Vivien de m'avoir envoyé son roman et aux Agents Littéraires.